Directeur-trice de recherche en économie de l'innovation et de la transition agroécologique

En mobilisant le cadre analytique de la théorie de la complémentarité, issu de l'économie des organisations, et en adoptant une démarche interdisciplinaire, vous conduirez au sein de l'unité un axe de recherche portant sur la caractérisation et la quantification, à différentes échelles, de ces effets de synergies et compromis. Au niveau de la parcelle, l’objectif est de tester sur plusieurs jeux de données l’existence d’effets de complémentarité entre espèces de plantes cultivées, et leur impact sur les risques en rendement. Il s’agira aussi de tester de l’existence de ces mêmes effets sur les risques de dommages générés par les complexes de bioagresseurs. Au niveau de l‘exploitation, il faudra de tester de l’effet désincitatif des combinaisons de freins sur l’adoption de pratiques agronomiques complémentaires. Pour lever ces freins, il faudra implémenter un ensemble de dispositifs complémentaires d’incitation. En concevant des filières de niche, créatrices de valeur sur le marché, ainsi que des instruments complémentaires de politique publique, combinant subventions découplées et contrats agri-environnementaux.Vous mènerez vos activités de recherche en trois temps. Il s’agira dans un premier temps d’approfondir la dimension disciplinaire du projet en proposant des extensions de l’approche de la complémentarité pour répondre aux questions suivantes : comment tester de l’adoption de combinaisons (ou « packages ») de pratiques agroécologiques par l’agriculteur ? Comment concevoir de nouveaux dispositifs incitatifs « mixtes », à la fois privés (au niveau des filières) et publics (au niveau des politiques publiques) ? Comment et avec outils mesurer l’impact des risques multiples et dépendants dans les systèmes diversifiés ? Cette démarche, à la fois théorique et empirique, sera menée en collaboration avec des collègues économistes des départements ACT et ECOSOCIO. En outre, des collaborations avec des collègues statisticiens des unités GENPHYSE, MIAT et MAIAGE pourront être mobilisées pour développer les nouveaux outils statistiques et économétriques nécessaires pour capter ces effets de complémentarité et de compromis. Dans un second temps, le challenge est de mobiliser cette approche de la complémentarité dans le travail interdisciplinaire menés avec les collègues agronomes, écologues et épidémiologiste. L’idée est de voir dans quelle mesure il est possible de « transposer » cette approche de la complémentarité à l’analyse des effets émergent au niveau biotechnique, i.e., dans les interactions entre plantes et bioagresseurs. Dans un troisième temps, il faudra monter et animer un projet exploratoire regroupant le collectif interdisciplinaire composé des collègues mentionnés. Si au terme de ce projet, il est possible d'apporter une preuve de la pertinence de l’approche de la complémentarité comme cadre d’analyse interdisciplinaire, un projet de plus grande envergure pourrait alors être soumis à différents appels à projets (ANR, projets européens...).