Doctorant - projet ENUMINE Paris 8 (H/F)

Le/la doctorant-e travaillera avec Sophie Jehel et Jean Marc Meunier dans le projet de recherche ANR ENUMINE, « ENCADRER LES ACTIVITES NUMERIQUES DU MINEUR : UNE RECHERCHE INTERDISCIPLINAIRE CENTREE SUR LE PROCESSUS D’AUTONOMISATION ».
Le titulaire du contrat travaillera en équipe, dans le cadre d’un consortium interdisciplinaire de chercheurs des universités de Poitiers et de Paris 8. Il sera en contact avec les institutions impliquées dans la protection des intérêts des mineurs dans l’environnement numérique (CNIL, CNAF, ARCOM, Défenseur des droits…). Dans la mesure où la question de la minorité nécessite de tenir compte du processus d’autonomisation qui est à l’oeuvre à travers toute la période de minorité, seule une approche interdisciplinaire permet de prendre la mesure des problématiques, puisque le processus d’autonomisation se révèle dans les nombreuses relations que l’enfant entretient avec son environnement (parents, pairs, enseignants mais également plateformes de contenus en lignes). Par ce dialogue des disciplines, il s’agit d’analyser les conditions réelles d’exercice de la capacité numérique du mineur. Le projet soulève la question des enjeux d’une mise à distance, au moyen des dispositifs numériques, des relations parents-enfants, ainsi que l’existence d’une co-responsabilité des plateformes, en lien avec des parties prenantes représentant les intérêts des mineurs.

Le projet doctoral s’attachera en particulier au suivi des mesures de protection des jeunes de 12 à 18 ans dans l’environnement numérique et leur perception par les jeunes eux-mêmes. Les plateformes numériques permettent aux mineurs d’accéder à certains de leurs droits fondamentaux, leurs droits culturels, leur liberté d’expression. Une lecture combinée de la législation permet d’identifier des droits, des dispositifs et des procédures spécifiques aux mineurs : le droit d’effacement, le droit de ne pas être profilé à des fins publicitaires, le droit de bénéficier “d’un niveau élevé de protection de la vie privée, de sûreté et de sécurité des mineurs”. De nombreuses recherches ont étudié les violences numériques et les difficultés des jeunes pour y faire face [5, 80, 44]. Plusieurs rapports montrent les difficultés des parents [83] ainsi que les risques encourus par les mineurs, notamment pour leur santé mentale [26, 37, 39]. Les résultats de notre projet Adoprivacy [71] auprès de 190 adolescents entre 12 et 18 ans, ont confirmé que les mineurs sont très préoccupés par la protection de leur vie privée sur les plateformes en ligne et déploient pour la préserver des stratégies très diverses, dont l’obfuscation et le signalement. Ils connaissent en revanche mal les droits des usagers des plateformes numériques en-dehors du droit à l’image, et rarement leurs droits spécifiques en tant que mineurs. Ils manifestent un réel désir de comprendre le fonctionnement de la modération et du signalement sur les plateformes, mais se montrent généralement pessimistes quant aux possi