Ingénieur de recherche sur projet "HydrES"

Missions
Contexte de la Recherche :
Les cyclones tropicaux (TC) comptent parmi les catastrophes naturelles les plus dévastatrices, non seulement en raison de leurs vents violents, mais aussi des ondes de tempête, des vagues océaniques et des fortes précipitations qu'ils produisent. Ces précipitations peuvent provoquer des inondations catastrophiques, même loin du coeur du cyclone, comme l'illustre le TC Belal.
Bien que Belal (2024) soit passé près de La Réunion, des pluies torrentielles se sont abattues non seulement sur l'île de la Réunion, mais aussi sur l'île Maurice, située à environ 200 km.
À ce jour, les évaluations des TC à l'aide de modèles numériques se sont principalement concentrées sur les variables liées à l'intensité (c.-à-d. la vitesse du vent et la pression centrale), tandis que les précipitations restent
un risque critique, mais moins prévisible. De nombreuses études (Lin et al., 2015 ; Huang et al., 2025 ; Yang et Toumi, 2025) ont démontré que la distribution et l’intensité des précipitations liées aux cyclones tropicaux sont modulées à différentes échelles par la température de surface de la mer (TSM). Localement, la TSM influence les flux d’enthalpie de surface, qui à leur tour affectent la disponibilité de l’humidité dans la couche limite atmosphérique, créant des conditions favorables ou défavorables au développement des précipitations. À plus grande échelle, la distribution des précipitations n’est pas homogène. Une fraction importante des précipitations liées aux cyclones tropicaux est organisée en bandes convectives spiralées, appelées bandes de pluie. Ces structures sont généralement divisées en bandes de pluie internes, plus proches du mur de l’oeil, et en bandes de pluie externes, qui peuvent s’étendre loin du centre du cyclone et se propager radialement et azimutalement. Bien que les mécanismes précis régissant la formation des bandes de pluie externes restent controversés (Emanuel 2018), la littérature converge vers l'idée que leur comportement et leur intensification sont étroitement liés à des facteurs environnementaux tels que la stabilité atmosphérique et les gradients de température de surface de la mer (Xu et al., 2014 ; Moon et Nolan, 2015 ; Ji et al., 2025). Il est donc crucial de capturer avec précision les processus qui contrôlent la variabilité de la température de surface de la mer (par exemple, le refroidissement de la surface océanique induit par les cyclones tropicaux et le mouvement océanique vertical) grâce à la modélisation couplée océan-atmosphère pour améliorer le réalisme des simulations de précipitations.